Les biodéchets représentent en moyenne 30% des ordures ménagères résiduelles (non triées) présentes dans les poubelles des foyers français. Avec l’adoption de la loi de lutte contre le gaspillage et de promotion de l’économie circulaire, la généralisation du tri à la source au 1er janvier 2024 permet une valorisation de ces déchets. Des solutions doivent donc dorénavant être déployées afin de répondre aux attentes de différents publics, notamment des professionnels.
Les biodéchets (appelés aussi déchets organiques) regroupent essentiellement :
- Les déchets verts, issus de l’entretien d’espaces verts (de la tonte aux tailles d’élagage)
- Les déchets alimentaires (restes de cuisine et de repas, produits périmés non consommés…)
Ces déchets sont produits aussi bien par les ménages que par les collectivités (restauration scolaire, établissements de soins, etc.) et que par les acteurs économiques. Les « gros producteurs » (production de plus de 10 tonnes de biodéchets par an) sont ainsi directement responsables de la gestion de leurs déchets jusqu’à leur éliminination ou valorisation finale. C’est notamment le cas de certains commerces (commerces de bouche, restauration et hébergement, fleuristes, etc.).
Sans tri à la source, les biodéchets finissent le plus souvent dans les poubelles d’ordures ménagères « résiduelles », soit tout ce qui reste de nos déchets quand on a retiré ce qui se recycle. Ils sont donc ensuite enfouis ou incinérés. Dans le premier cas, ces biodéchets vont se dégrader en relâchant du méthane, qui est un gaz à effet de serre. Dans le deuxième cas, leur incinération dégage également des gaz à effet de serre, notamment du CO2 et de plus on brûle une matière composée à 85 % d’eau, ce qui nuit à la combustion et laisse une grande quantité d’imbrulés.
A l’inverse, le tri à la source permet de détourner ces déchets des poubelles pour les valoriser :
- Soit par compostage produisant un engrais naturel, qui vient se substituer à d’autres engrais de synthèse et qui permet de stocker du carbone dans le sol.
- Soit par méthanisation, qui permet une valorisation énergétique par la production de biogaz mais aussi une valorisation sous forme d’engrais par l’épandage des digestats (boues issues de la méthanisation).
Afin de favoriser la valorisation des biodéchets sur le territoire, les syndicats de gestion des déchets et les Communautés de communes ont prévu de :
- Renforcer les animations existantes pour le public scolaire et développer d’autres types d’animations pour des publics cibles spécifiques (ex : restaurateurs, etc.) pour sensibiliser à la gestion des biodéchets, aux obligations légales, aux solutions existantes et aux possibilités d’accompagnement sur ce sujet
- Développer des filières de traitement des biodéchets sur le territoire, en accompagnant par exemple les professionnels souhaitant développer leur(s) activité(s)
- Accompagner le déploiement du compostage pour l’habitat individuel et collectif en créant un réseau de guides et maitres composteurs, citoyen et professionnel afin d’assurer des formations et animations dans les communes
- Mieux identifier les besoins des professionnels sur le territoire afin de pouvoir les accompagner au mieux : recensement des besoins, identification de synergies et mutualisations, etc.
- Développer un outil/des modalités de communication efficaces entre producteurs de déchets et gestionnaires afin d’identifier les bons interlocuteurs et les modalités d’échange et de coopération à mettre en place sur le territoire
Les deux syndicats de gestion des déchets, le SIEOM de Mer et Valeco, ont pour objectif d’accompagner le déploiement du compostage pour l’habitat individuel et collectif. Depuis début 2024, ils distribuent donc des composteurs individuels à titre gratuit à tout foyer du territoire qui le sollicite. Des réflexions sont également en cours pour l’installation de composteurs partagés au sein de plusieurs quartiers en habitat collectif.
Ils proposent également des animations et ateliers à destination des scolaires sur les sujets de prévention des déchets et notamment de réduction du gaspillage alimentaire.
En 2020, une étude menée par le Service Habitat et Transition Ecologique a permis d’identifier les gisements de biodéchets existants sur le territoire et d’analyser des solutions possibles et pertinentes pour le territoire en termes de valorisation, collecte et prévention.
La Communauté de communes du Grand Chambord a également initié fin 2023 un accompagnement des restaurateurs et hébergeurs sur le sujet de la collecte des biodéchets.