L’habitat est l’un des secteurs impactant le plus le climat. En effet, se loger demande une certaine quantité d’énergie, pour faire fonctionner ses équipements, se chauffer… Or, un logement mal isolé et/ou équipé d’un système de chauffage aux énergies fossiles consommera beaucoup d’énergie et sera à l’origine d’émissions de gaz à effet de serre importantes.
L’urbanisme, à travers l’organisation des espaces et des activités, joue un rôle capital pour réduire la vulnérabilité des territoires aux risques amplifiés par le changement climatique. Les choix matérialisés dans les documents d’urbanisme contribuent aussi à réduire les besoins en déplacements, adapter l’habitat, ou encore permettre le développement des énergies renouvelables.
- Plus de 90 % de maisons individuelles
- 50 % de logements construits avant 1970
- 43 % de la consommation finale d’énergie du territoire (1er poste)
- 28 % des émissions de gaz à effet de serre (2nd)
- Particules fines issues de la combustion du bois de chauffage
Le secteur résidentiel est marqué par une prépondérance des maisons individuelles et par un parc immobilier vieillissant majoritairement construit avant 1970, avant la règlementation thermique, ou avant 2010 avec une règlementation ne permettant pas d’atteindre le facteur 4 (division par 4 des émissions de gaz à effet de serre). En 2018, seul 5 % du parc respectait les critères de durabilité (Bâtiment Basse Consommation – BBC).
1er poste de consommation énergétique, le recours aux énergies fossiles y est important, pour le chauffage majoritairement (40 %), tout comme la consommation en électricité (40 %).
Le PCAET projette une réduction de la consommation énergétique du secteur résidentiel d’environ 50 % d’ici 2030, 60 % d’ici 2050.
L’atteinte d’un tel objectif se base sur l’abandon des énergies fossiles et une transition vers l’utilisation d’énergie plus propre, qui auront aussi un impact sur les émissions de gaz à effet de serre qui perturbent le climat.
- Changement dans les équipements énergétiques
Une substitution des énergies fossiles (fioul, gaz naturel), fortement émettrices de gaz à effet de serre, par des installations en énergies plus propres telles que des pompes à chaleur et l’utilisation du bois, est visée. Le PCAET prévoit un remplacement de 65 % des chaudières au fioul pour 2026, et 50 % des chaudières au gaz naturel. Un matériel plus performant permettra aussi, pour ce qui est du chauffage et des ballons d’eau chaude électriques, de fortement réduire la consommation en électricité du territoire, en s’appuyant par exemple sur du chauffage solaire, ou des ballons thermodynamiques. Ce type d’équipement est également à privilégier dans les constructions neuves.
- Rénovation énergétique du parc existant
Indépendamment ou en complément du changement d’énergie, des travaux d’isolation et d’efficacité énergétique sont à envisager sur la majorité des logements du territoire (à minima ceux construits avant la réglementation thermique de 2012). En plus de réduire le phénomène de passoire énergétique et leur facture, il s’agit d’atteindre les critères de durabilité nécessaire à la transition énergétique. D’ici 2026, il est souhaitable que 30 % des logements disposant d’étiquette C, D, E, F ou G produisent les efforts pour arriver à atteindre l’étiquette A ou B.
- Réduction des consommations énergétiques
En complément de la rénovation énergétique et d’équipements plus performants, il est indispensable d’ajouter un 3e paramètre à l’atteinte d’une réelle sobriété énergétique : la réduction des consommations énergétiques domestiques. Cette réduction peut être atteinte par de profonds changements d’habitude et l’adoption de bonnes pratiques au quotidien. Par exemple : un meilleur réglage du chauffage, une meilleure gestion de son système d’éclairage (type d’ampoule et de luminaire, nécessité d’éclairer…), ou encore de l’usage des appareils électriques et de l’électroménager.
La planification urbaine vise à organiser sur le long terme l’espace et les activités d’un territoire, à travers des documents d’urbanisme comme le PLU(i) (Plan Local d’Urbanisme intercommunal) ou le SCoT (Schéma de Cohérence Territoriale). L’intégration des enjeux énergie-climat dans ces documents est essentielle, et est même devenue une obligation dans le code de l’urbanisme.
En termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les documents d’urbanisme ont un rôle central puisqu’ils peuvent, par exemple, planifier des mesures en faveur d’une mobilité durable, réduisant ainsi les émissions liées au transport. Ils peuvent aussi impulser la réhabilitation thermique de bâtiments, assurant des économies d’énergie conséquentes.
Un autre grand rôle de ces documents est l’adaptation au changement climatique. Obligatoirement accompagnés d’un diagnostic des vulnérabilités du territoire face à ces changements, ils intègrent des mesures visant à limiter l’impact des futurs chocs sur le cadre et la qualité de vie des habitants. Il s’agit, par exemple, de réintégrer et protéger la nature et ses services en ville, via des solutions dites « fondées sur la nature ». Face aux vagues de chaleurs, la réintroduction de la végétalisation dans les espaces urbains et bétonnés garantirait, par exemple, des espaces d’ombre et de fraicheur aux habitants, en plus d’offrir de nouveaux abris à la biodiversité.
La mise en place de telles mesures montre la capacité de résilience dont peuvent faire preuve les territoires face au changement climatique.
Pour appuyer ces objectifs, encourager les bonnes pratiques énergétiques et la transition vers des territoires durables, le PCAET prévoit plusieurs actions :
- Mettre en place une Maison de l’Habitat intégrant une plateforme territoriale de rénovation énergétique et deux Opérations Programmées d’Amélioration de l’Habitat
Projet phare de cet axe du PCAET, cette plateforme comprend le développement d’une ingénierie financière pour impulser les initiatives de rénovation, un suivi des porteurs de projets ou encore de l’information à destination des habitants visant à sensibiliser sur l’intérêt à agir, et l’animation d’un réseau d’artisans.
- Intégrer les enjeux climat-air-énergie dans les documents d’urbanisme
Les deux territoires de l’Entente à l’intégration des enjeux climat-air-énergie dans leur Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi). Cette intégration implique, par exemple, de privilégier le bâti existant plutôt que la construction neuve, d’encourager la rénovation énergétique, le recours aux énergies renouvelables, de privilégier à l’urbanisation les secteurs déjà urbanisés pour ne pas consommer des espaces agricoles et, dans l’aménagement de l’espace public, intégrer les mobilités alternatives, la végétalisation ou encore l’utilisation de matériaux perméables (qui permettent l’infiltration de l’eau dans le sol).
- Mettre en place un observatoire de l’habitat à l’échelle de l’Entente.
Prévu dans le Plan local de l’habitat (PLH) des deux territoires, il s’agit d’un outil de suivi de la construction neuve et de la rénovation énergétique. Il permettra également de mesurer les effets des actions en matière d’Habitat mises en œuvre sur le territoire.
- Accompagner le déploiement de l’énergie solaire en toiture en favorisant le financement participatif d’énergies renouvelables
Suite à la réalisation d’une cartographie du potentiel solaire de chaque habitation (cadastre solaire), cette action a pour objet de mettre en relation les porteurs de projet d’énergie photovoltaïque (des propriétaires) avec des citoyens disposant de la capacité financière et d’une volonté d’investir dans ce type de projets, c’est le financement participatif.