La production agricole et l’alimentation humaine sont deux enjeux forts pour le climat, au vu des émissions de gaz à effet serre qui en sont issues sur le territoire, mais aussi en dehors et dans le monde entier. Ces deux questions sont très liées et peuvent être traitées en complémentarité !
18 % des GES du territoire, dont 5 % de méthane et 13 % de protoxyde d’azote
7 % conso d’énergie finale
4,2 % de la consommation globale de produits pétroliers du territoire (machinisme agricole)
Agriculture
Le secteur agricole se place au 3e poste des émissions de gaz à effet de serre du territoire (18 %). Contrairement à l’Habitat ou aux Transports, la majorité des émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur agricole est dite non-énergétique : elle provient peu de la combustion d’énergies fossiles (CO2) induites par le machinisme agricole. En réalité :
- 13 % des émissions sont du protoxyde d’azote qui provient de la quantité des fertilisants azotés apportés aux cultures.
- 5 % sont du méthane (un gaz 25 fois plus puissant et réchauffant que le CO2), qui provient de l’élevage, via la digestion et les déjections des bovins.
Alimentation
L’alimentation humaine est aujourd’hui largement constituée de produits carnés, parfois au détriment de produits végétaux et céréaliers, alors que plus de 50 % de la production de céréales du territoire sert à nourrir les animaux.
De plus, de nombreux aliments commercialisés proviennent d’autres territoires, voire de l’étranger lointain. Leur transport, par avion ou bateau, est à l’origine d’importantes émissions de gaz à effet de serre, alors que des produits similaires peuvent être disponibles localement.
Enfin, la production de produits hors saison, même locale, demande l’utilisation d’engrais chimiques et d’installations particulières (serres) qui impactent les sols et sont à l’origine du protoxyde d’azote, un des principaux gaz à effet de serre.
En cohérence avec le Projet Alimentaire Territorial (PAT) du Pays des Châteaux, le PCAET de l’Entente se fixe les objectifs suivants :
- Faire évoluer les pratiques agricoles
Une augmentation des surfaces en agriculture biologique devrait permettre de réduire les émissions de protoxyde d’azote liées aux engrais et ainsi de rendre au sol ses capacités de séquestration du carbone. Adapter le secteur agricole au changement climatique implique aussi des pratiques plus vertueuses en termes de gestion de l’eau, une ressource qui se raréfie, ainsi qu’en termes de choix d’espèces, certaines étant plus adaptées et résistantes aux conditions climatiques futures.
- Réduire le recours aux machines agricoles
Avec des pratiques agricoles comme l’agriculture de conservation réduisant le besoin de machines et l’arrivée sur le marché de tracteurs fonctionnant au Biogaz, une réduction de 10 et 20 % des émissions de CO2 liées à l’efficacité énergétique des pratiques et process agricoles pourrait être atteinte d’ici 2026 à 2030.
- Une alimentation plus locale, bio et de saison
Le PCAET a pour objectif de mener les habitants vers une alimentation plus locale s’appuyant sur l’approvisionnement en circuits-courts, vers la consommation de plus de produits bio, de saison, ainsi que vers des produits végétaux, céréaliers et moins carnés.
1. Accompagner les agriculteurs vers des systèmes plus résilients face au changement climatique et « bas carbone ».
Accompagner les agriculteurs vers des pratiques visant à réduire le recours aux produits azotés et permettre la remontée des taux de matière organique : En coopération avec les acteurs agricoles du territoire, il s’agit d’établir un plan d’action à l’échelle du Pays des Châteaux décliné sur les territoires de l’Entente vers des pratiques agricoles telles que l’agriculture biologique, l’agriculture de conservation, l’allongement des rotations incluant notamment des légumineuses ou encore le maintien d’un élevage responsable sur le territoire.
Promouvoir des systèmes plus résilients et des pratiques innovantes moins consommatrices en eau : Dans le cadre de l’adaptation du territoire aux évolutions du climat (raréfaction de la ressource en eau, élévation des températures), il s’agit, par exemple, de favoriser des cultures et des systèmes de culture moins consommateurs d’eau et plus adaptés à ces évolutions, de remettre des couverts pour favoriser la perméabilité des sols, de développer les haies bocagères et l’agroforesterie, etc.
2. Préserver la forêt et la biodiversité du territoire
Appuyer les études, les expérimentations et la diffusion des recommandations en termes d’adaptation au changement climatique auprès des gestionnaires d’espaces forestiers et naturels.
3. Encourager le développement d’une filière éco-matériaux
4. Accompagner le développement de projets d’énergie renouvelable portés par les acteurs agricoles
Accompagner la mise en œuvre de projets de méthanisation : il s’agit d’accompagner les projets existants et d’impulser la création de nouveaux projets. La méthanisation représente l’opportunité de diversifier l’activité des agriculteurs et de produire une énergie nouvelle pour le territoire (biogaz).
Encourager le déploiement de toitures solaires photovoltaïques sur les bâtiments agricoles.
Accompagner le développement de la filière bois-énergie à travers une sensibilisation de la population.
- Accompagner les habitants vers une alimentation plus locale et bas carbone, à travers des ateliers de cuisine, une promotion des producteurs locaux, et la mise en place d’un Défi Famille à Alimentation Positive
- Sensibiliser les enfants et leur famille grâce à un travail avec la restauration scolaire, la mise en place de jardins pédagogiques et des ateliers de cuisine
- Soutenir la création de jardins partagés à travers le partage des jardins existants ou la création sur de nouveaux espaces et d’initiatives citoyennes
- Soutenir l’installation de filières locales et les Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP)